Quelques Avignonnais ont peut-être croisé hier ou ce matin ces trois grands gaillards, arpentant la rue de la République ou visitant le Palais des Papes ? Hors période du festival, leur accoutrement ne pouvait pas passer inaperçu : costumes et gilets de velours ou de moleskine, chapeaux d'une autre époque, cannes taillées dans des branches tortueuses, boucles d'oreilles et cravates rouges ou bleue…
Il s'agissait de trois Compagnons, deux Allemands et un Suisse alémanique, qui effectuent leur tour et ont fait étape chez leurs homologues français, les Compagnons du tour de France de la Fédération compagnonnique des métiers du Bâtiment, rue du Four de la Terre. Il y avait là un tailleur de pierre, un maçon et un marbrier. Leur périple dure exactement trois ans et un jour et obéit à des usages ancestraux, dont celui du voyage par n'importe quel moyen (à pied et en stop principalement) pourvu que ce soit sans bourse délier. Il existe plusieurs sociétés de compagnonnage, qui se différencient par la couleur des cravates de leurs membres. Si leur aspect vestimentaire peut nous sembler folklorique, il est en réalité l'héritier d'une longue tradition chargée de symboles : ainsi, les huit boutons du gilet représentent les huit heures de travail quotidien et les six boutons de la veste symbolisent les six jours de travail par semaine.
A l'heure actuelle, en Allemagne, en Suisse et dans les pays scandinaves, ce sont pas moins d'environ 500 jeunes (garçons, mais aussi de plus en plus de filles) qui, chaque année, partent faire un tour qui les emmène dans de nombreux pays étrangers. Tous portent avec fierté ces costumes venant en droite ligne du XIXe siècle.
Il s'agissait de trois Compagnons, deux Allemands et un Suisse alémanique | @Jean-Michel Mathonière |
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