Ceci n’est pas un conte. Quelque part dans un lieu de renaissance, à Gibellina en Sicile, des humains anonymes ont semé des étoiles sur des pierres, là même où dans une nuit de janvier 1968 la terre avait englouti des vies, après qu’elle eut tremblé, brutalement, en grondant sourdement tout juste, d’interminables secondes, renversant et brisant tout. Ces étoiles disent l’homme plus fort que la mort. Lumières au noir, comme celles qui, cet été, ont fusé en grappes dans la nuit de San Lorenzo, peu après l’éclipse de Séléné. Les lumières après le deuil, ou celles du deuil lui-même ? Qu’en sera-t-il des écrasés du béton précontraint du pont Morandi à Gênes ? Est-ce du même ordre que la terre qui tremble ? Peut-on, doit-on, nous qui avons vécu des initiations, des dépassements de nous-mêmes et de l’Autre, comprendre cela maçonniquement ? Blaise Pascal disait que « l’homme passe infiniment l’homme ». Peut-on comprendre ainsi les étoiles inscrites dans les pierres de la sublime